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Les différents courants d’éducation


La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité (définition OMS). Cet état de bien- être va passer pour les enfants par leur développement. Pour les accompagner dans un développement harmonieux avec une acquisition des compétences motrices, du langage, de la gestion des émotions et des relations avec les autres, les parents et les professionnels de la santé et de l’éducation s’engagent. Ainsi l’éducation de nos enfants repose sur une responsabilité partagée et des échanges permanents entre ces différentes personnes. Cependant c’est nous parents qui avons la responsabilité d’harmoniser ces différentes interactions, de créer pour notre enfant le cocon qui lui permettra de grandir et de se développer. Aujourd’hui, le courant des pédagogies nouvelles, pensé par différents auteurs est venu enrichir et soutenir le travail des professionnels de l’enfance depuis les services de néonatologie jusqu’à l’école maternelle.


En néonatologie et à la maternité

Dès la naissance, et même pendant la vie intra-utérine, le bébé est désormais considéré comme une personne avec de nombreuses compétences reconnues. Des compétences qui vont lui permettre de survivre, de se développer et surtout d’entrer en relation.

Les soins de développement

Grâce aux travaux d’André Bullinger (1941-2015) et Heidelise Als (née en 1940) deux psychologues respectivement Suisse et Américain, les services de néonatologie ont depuis les années 2000 opéré une véritable révolution dans leur mode de prise en charge. En effet grâce à ces philosophies de soins, que sont les soins de développement et le NIDCAP, la prise en charge est passée d’une prise en charge technique visant à compenser l’immaturité, à une prise charge toujours d’une grande technicité mais où l’enfant est considéré comme le véritable acteur de son développement. Et c’est l’évaluation des compétences de chaque prématuré qui permet d’adapter l’environnement et les soins avec une priorité à l’intégration des parents.


Le Label IHAB


Dans les maternités, les équipes de soins et notamment les sages-femmes et les auxiliaires de puériculture ont à cœur de guider et d’accompagner les parents sur la découverte de la parentalité. Leur mission première reste d’accompagner la naissance dans la sécurité médicale et psychique mais s’ajoute la mission de donner aux parents les premières clés qui leur permettront de veiller sur la santé de leur bébé, de devenir parents, d’investir l’éducation de leur enfant. Dans cette optique l’OMS a créé en 1991 le Label IHAB (hôpital ami des bébés). Ce label a pour philosophie d’offrir aux mères et plus largement aux couples un environnement sécurisant et respectueux de la physiologie de la naissance, des besoins des bébés, des mères et des pères. Permettant ainsi aux parents et aux bébés de faire émerger naturellement leurs compétences, pour que chacun puisse prendre confiance en soi, s’approprier les repères nécessaires à la conduite de l’allaitement et plus largement de rentrer dans la parentalité et l’éducation de l’enfant. Aujourd’hui, de nombreuses maternités dans le monde sont labélisées dont 52 en France.


En crèche et à l’école maternelle


Depuis le début du XXe siècle, des penseurs, des médecins, des psychologues, des enseignants et des éducateurs du monde entier, ont porté un nouveau regard sur l’enfant, son développement et ses apprentissages. Les idées de ce qu’on appelle depuis plus d’un siècle l’« Éducation nouvelle » sont incarnées par de grandes figures de la pédagogie et par des méthodes qui portent leurs noms, dont ceux de Pikler, Montessori, Steiner, Malaguzzi. Ils se rejoignent par leur critique d’une conception autoritaire de l’enseignement. Ils partagent la défense des mêmes valeurs éducatives (respect, autonomie, motivation, activité, liberté…), et tous préconisent le contact précieux avec la nature.


Emmi Pikler (1902-1984) Cette pédiatre hongroise va développer les concepts d’attachement et de Motricité libre. Ses recherches et ses travaux sont basés d’abord sur les observations qu’elle fait de ses propres enfants, puis du travail qu’elle mène avec les parents de sa patientèle, avant d’être approfondis, théorisés et expérimentés au sein de la pouponnière (orphelina) de Loczy. Ces concepts imprègnent aujourd’hui complètement le travail et son organisation dans les crèches. En considérant les bébés comme des personnes à part entière, en suggérant la mise en place de personne référente pour chaque bébé, Emmi Pikler insiste sur le sentiment de sécurité, le besoin relationnel des bébés. Répondre à ces besoins favorise le développement harmonieux des enfants.

Avec le concept de motricité libre, elle s’attache au corps et au mouvement, leur donnant une grande importance dans le développement psychomoteur et met en valeur les compétences des enfants, qui sont capables dans un environnement adapté de développer la motricité seuls, ce n’est pas l’adulte qui leur apprend mais c’est l’enfant qui découvre. De plus Emy Pikler démontre que dans ces conditions de découverte, l’enfant va développer une motricité sécure, connaitre ses limites et éviter de se mettre en danger.


Maria Montessori (1870-1952) Médecin et pédagogue Italienne qui, en s’intéressant d’abord aux enfants déficients va, elle développer une pédagogie pour tous. Plus tournée vers les apprentissages scolaires Maria Montessori travaille sur la liberté des enfants à exercer leur curiosité, à choisir leurs apprentissages et à évoluer à leur rythme. Elle souligne aussi la grande importance de la manipulation et du corps tout entier dans le processus d’apprentissage.


Rudolf Steiner (1861-1925) Philosophe Autrichien, dont le courant pédagogique est critiqué pour son assise pseudo-scientifique met l’accent sur l’imaginaire et la nature, le jeu libre et la créativité qui sont au cœur de l’environnement éducatif du jeune enfant. Le concept d’enseignant référent est développé pour donner une stabilité et une homogénéité dans les apprentissages.


Loris Lamaguzzi (1920-1994) Enseignant et pédagogue Italien ,s’est engagé en faveur de l’épanouissement de l’enfant et de son éducation précoce à la citoyenneté. Sa pédagogie est une invitation à la créativité pour les enfants et les adultes, grâce à une belle installation et à une ambiance propice à l’expression dans toutes ses dimensions : peinture, danse, musique, conte, voix.



Ces auteurs ne sont pas les seuls à avoir pensé, réfléchi et enrichi l’organisation du travail et la pédagogie dans les crèches et les écoles maternelles. Leurs méthodes s’adressent avant tout aux professionnels de la petite enfance. Mais les concepts qu’ils ont élaborés peuvent aussi soutenir et nourrir notre façon d’être parents, nos réflexions autour de l’éducation que nous proposons à nos enfants. D’autant que ces concepts ont été renforcés ces dernières années par les découvertes des neurosciences


L’apport des neurosciences

Qu’est ce que c’est les neurosciences ?

Ce terme de neurosciences, apparait à la fin des années 1960 pour désigner la branche de la biologie qui s’intéresse au fonctionnement du système nerveux. Aujourd’hui c’est un ensemble de travaux pluridisciplinaires alliant biologie, imagerie mais aussi psychologie qui cherche à comprendre le fonctionnement du cerveau. Ces sciences ont notamment fait de nombreuses avancées sur le fonctionnement du cerveau lors des apprentissages.


L’expérience de Céline Alvarez

Après des études en linguistique et une formation au modèle pédagogique de Maria Montessori, Céline Alvarez devenue professeure des écoles a pu expérimenter dans une classe l’impact des neurosciences appliquées à la pédagogie. Cette expérience dans une classe de maternelle à 3 niveaux de Gennevillier en France a confirmé ses hypothèses. D’une part, le matériel pédagogique développé par Maria Montessori trouve avec les neurosciences de véritables justifications scientifiques à sa pertinence, d’autre part, elle définit 3 grands mécanismes naturels d’apprentissage : la plasticité cérébrale, le développement des compétences exécutives et l’étayage bienveillant. Elle explique dans son ouvrage « Les lois naturelles de l’enfant » comment ces mécanismes, permettent à l’enfant de devenir acteur de ses apprentissages et de rentrer avec plaisir et curiosité dans la découverte du monde y compris calcul, écriture et lecture. Mais elle explique aussi que ces mécanismes nous invitent à l’école comme à la maison à sortir d’une posture verticale, contrôlante et épuisante pour aller vers une posture de guidance respectueuse et individualisée.



La Parentalité positive, développée par Isabelle Filloza

Cette psychothérapeute, a développé son travail autour de la parentalité positive. Elle intègre les découvertes des neurosciences dans ses réflexions pour proposer aux parents une grille de lecture des émotions et des réactions des jeunes enfants. La parentalité positive n’est pas une méthode d’éducation, c’est un concept qui permet d’observer les enfants, de mieux comprendre leurs émotions, leurs réactions, en fonction de ce qu’ils vivent mais aussi de la maturité de leur cerveau. Cette compréhension et cette observation va ainsi nous permettre à nous parents de proposer des réponses plus adaptées, plus bienveillantes… Mais aussi d’être à l’écoute de nos propres émotions de parents et de prendre ainsi soin de toute la famille, de notre ou nos enfants, de nous parents et de notre couple.


Ces différents courants de pensée sont riches, ils proposent une vision de l’enfant, de son développement, de ses compétences et de ses émotions différente. Ils nous offrent un autre regard sur le développement et les différents modes d’apprentissage et nous permettent d’appréhender la parentalité autrement. Vous avez, vous aussi lu des auteurs qui vous ont nourris et interpelés ? Vous avez vécu des expériences que vous souhaitez partager ? Racontez-moi.

Dernière question, l'enfant est-il pour vous un puit à remplir ou un feu à allumer ? Et s'il fallait des deux ? Sans oublier qu'un bon feu doit être nourrit.






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